Inside est né des travaux de Bruno Latour sur l’anthropocène et la zone critique et des expérimentations de Frédérique Aït-Touati autour des capacités heuristiques et modélisatrices du théâtre.
Pour ce projet, ils ont invité deux architectes paysagistes, Alexandra Arènes et Axelle Grégoire ainsi qu’une artiste, Sonia Lévy, et le vidéaste Patrick Laffont de Lojo à développer pour la scène certaines de leurs recherches visuelles sur de nouvelles représentations de la Terre.

Nous avons longtemps cru que nous marchions sur un globe, sur le Globe. Mais depuis quelques années, les géochimistes nous donnent à voir une toute autre planète. Ils se penchent sur la « zone critique », cette mince pellicule superficielle de la Terre où l’eau, le sol, le sous-sol et le monde du vivant interagissent. Si cette zone est critique, c’est que s’y concentrent la vie, les activités humaines, et leurs ressources. Peut-on modifier notre manière de voir la Terre ? Non plus de loin, bille bleue perdue dans le cosmos, mais en coupe. Notre façon de marcher sur Terre ? Non plus sur mais avec. C’est une affaire de perception, de sensation et de modélisation. Rien de tel que la scène pour tenter une expérience de pensée : se tenir non pas sur le Globe, mais dans cette « zone critique » dont parlent les scientifiques. Pour tenter de comprendre ce que signifie « vivre dedans », on fera une série de tests en combinant les outils de la modélisation et de la simulation – en associant deux manières de se rendre sensibles : par la science et par la scène.